Au mieux la science ne peut découvrir que les
conséquences de ses pétitions de principes, encore faudrait-elle qu'elle soit
de bonne foi, et ne mette pas sous le tapis les incohérences et les
contradictions qui surgissent. Le scientifique et le philosophe partagent le
même syndrome obsessionnel de vérité, alors qu'à l'évidence nous sommes
formellement ignorants de la nature intime des choses, faute d'en avoir la
perception intime. Toutes ces soi-disant connaissances ne sont que des produits
de notre imaginaire, vaguement corroborés par des faits à condition qu'on se
bouche le nez, et qu'on n'y regarde pas de trop près. La sagesse voudrait que
nous acceptions notre ignorance, et que nous nous nous contentions de faire,
plutôt que de vouloir à tout prix savoir.